Parcours scientifiques : où seront les femmes ?

En 2021, un rapport de l’ UNESCO pointait la sous-représentation des femmes parmi les chercheurs au niveau mondial. En France, le  collectif Maths & sciences faisait paraître une tribune il y a deux semaines dans Le Monde.

Des responsables de fédérations professionnelles et des chercheuses y déploraient que la réforme du lycée promue en 2019 par Jean-Michel Blanquer avait réduit de 60 % le nombre de bachelières scientifiques, alors même que l’industrie, le conseil, le numérique, l’ingénierie et la haute technologie s’inquiètent de la trop faible présence des femmes.

Quelles conséquences une plus grande proportion de femmes dans ces métiers scientifiques auraient-elles sur la production des sciences et de l’industrie ? Comment expliquer ce désintérêt des jeunes femmes pour ces filières ?

Nous en débattrons avec nos trois invitées :

- Mélanie Guenais Mathématicienne, enseignante-chercheuse à l’université paris Saclay, vice-présidente de la Société de mathématiques de France

- Béatrice Marticorena Directrice de recherche CNRS affectée au LISA (Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphérique), co-présidente du Comité Parité Egalité du CNRS

- Marie-Liesse Bizard Ingénieure aéronautique, vice-présidente de la Société des ingénieurs et scientifiques de France (IESF)

Marie-Liesse Bizard met en avant le  programme PMIS, valorisant les métiers scientifiques au niveau de la troisième et dans les salons étudiants, “il permet d’expliquer que les femmes peuvent se lancer dans le métier d’ingénieur bien que ce domaine soit perçu comme trop masculinisé et trop technique. Nous voyons que dans les spécialités, chez les femmes, une sensibilité est portée sur le vivant, sur la chimie, l’agronomie, qui sont des métiers dont nous avons besoin”.

“La notion de sensibilité des filles aux vivants, à la biologie, répond aux stéréotypes attendus vis-à-vis des filles d’apprécier ce type de carrière” poursuit Béatrice Marticorena. “Celles qui se dirigent vers ces filières techniques, compensent en choisissant des carrières plus attendues et mieux acceptées pour les femmes. Pour contrer ces stéréotypes, il nous faut une révolution culturelle avec des femmes présentes partout pour que les jeunes filles puissent se projeter tôt".

Pour améliorer la polyvalence scientifique, Mélanie Guenais précise alors l’importance de la présence des rôles modèles, “car même s’il y a une augmentation du nombre de femmes globalement dans la recherche, tout dépend des disciplines. Pour les mathématiques fondamentales, il n’y a que 7% de femmes professeures et 14% de femmes maitresses de conférences en France. La question que nous devons nous poser est donc la suivante : comment donner des modèles lorsqu’il n’y a pas d’enseignantes femmes dans nos licences ?”

Pour aller plus loin :

- Le  Collectif Maths&Sciences

- L’association  Femmes & Sciences

-  Le Musée - Maison Poincaré ouvrira ses portes le samedi 30 septembre 2023 ! Ce nouvel espace d’expositions et d’échanges est dédié aux mathématiques et à leurs interactions.

-  Pariscience, festival international du film scientifique organisé par l’Association Science & Télévision, présente gratuitement une sélection du meilleur de la production documentaire scientifique, française et internationale récente, dans toutes les durées, sur tous les formats et pour tous les publics. Le festival se déroule du 11 au 19 octobre pour les scolaires et du 26 au 30 octobre pour le grand public.