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Pobot Junior Cup (PJC) : retour d’expérience d’un membre du jury

Pixees a interrogé Julie Regairaz a l’occasion de sa présence en tant que membre du jury à la PJC

Bonjour Julie, peux-tu te présenter ?

De formation ingénieur en Télécommunications et Réseaux, je développe depuis plus de 10 ans des logiciels pour les systèmes « embarqués » qui ne sont autres que des objets connectés que grands et petits utilisent au quotidien : montres connectées, tablettes et téléphones mobiles.

C’est la première année que tu participes à la Pobot Junior Cup ?

Oui je suis venue en tant que membre d’un Jury des exposés des élèves sur le thème « Search & Rescue et Robotique ».  Avec des chercheurs et intervenants dans la médiation scientifique de l’Inria, nous avons évalué les présentations des recherches des équipes inscrites au concours de robotique.

 

Que retiens-tu des divers exposés que tu as pu juger?

J’ai appris beaucoup de choses grâce à ces jeunes collégiens et lycéens! Les élèves qui devaient présenter en binômes, ont très souvent structuré leurs recherches sur les différents robots existants aujourd’hui dans le domaine du sauvetage. Les situations déclenchantes du besoin de « Search & Rescue » sont les catastrophes naturelles ou accidentelles : incendies, séismes, explosions de centrales, guerres, naufrages….  Dans chaque situation, les robots de recherche et sauvetage adressent les diverses problématiques d’accès et/ou manque d’efficacité pour un humain.

Qu’ils viennent du Pays Basque ou des Alpes Maritimes, les élèves ont mis en évidence les performances et les limitations des robots qu’ils présentaient. Par exemple, nous avons beaucoup entendu parler du Colossus, un robot terrestre ignifugé de près de 500kg qui aide les pompiers pour les interventions dans les incendies ; mais aussi du Helper, un drone capable de transporter une bouée « connectée » lors de secours en mer.

 

Un détail technique intéressant à partager?

Un des meilleurs moyens d’innover en robotique est de travailler sur le biomimétisme. Devinez de quel animal se sont inspirés les scientifiques pour sauver des victimes ensevelies?  Des chercheurs se sont inspirés de la capacité des cafards à compresser leur corps dans des failles étroites. Le CRAM (Compressible Robot with Articulated Mechanisms) déplie ses pattes et les protège sous une carapace résistante pour continuer sa progression quand il est écrasé !

 

Quelle a été la bonne surprise de ce concours ?

Ai-je droit à deux surprises ?

Tout d’abord, je suis très contente de voir que la plupart des binômes qui présentaient nous ont avoué qu’ils se sont surpris eux-mêmes. Et oui ! Ils faisaient partie pour la plupart de ceux qui « ne savent pas coder », « ne connaissent pas la robotique » et s’étaient donc occupé de la partie « non-technique et bla-bla ». Leur retour a été qu’ils ont appris énormément sur certaines technologies qu’ils utilisent dans leur smartphone comme le Bluetooth, le Wifi ou bien la détection infra-rouge ! Ils ont surtout mesuré l’impact que les robots ont et auront dans leur futur proche.

Ensuite, je trouve génial que des élèves de moins de 15 ans en moyenne réussissent à distinguer les caractéristiques techniques qui différenciaient un robot contrôlable à distance, un ROV (Remotely Operated Vehicle) d’un robot autonome comme les AUV (Autonomous Underwater Vehicle). Nous avons eu le plaisir d’entendre quelques explications claires sur l’algorithme associé au pilotage de ces robots ou lié à l’utilisation de capteurs spécifiques sur les drones.

Cette réflexion et compréhension est très importante pour les jeunes générations car elle est la base du fonctionnement des objets « connectés » que l’on dit « intelligents » du monde qui nous entoure !

Ils ont bien compris que leur démarche de curieux sera une force pour ces citoyens de demain et cela juste car ils ont osé « essayer de comprendre comment ça marche ».

 

On dirait que tu es venue accompagnée. Qui est ce jeune homme ?

Voici Lenny, mon petit garçon qui vient d’avoir 7 ans. Depuis la rentrée au CP cette année, sa classe est habituée à manipuler et programmer des robots Thymio. Avec son enseignante nous avons intégré au projet de la classe des ateliers de découverte de la robotique, de la programmation et tout ce qui touche aux sciences informatiques.

Aujourd’hui il m’a demandé de venir pour voir des « plus grands qui créent leurs propres robots et peuvent jouer avec ». Je pense qu’il est aussi important de faire découvrir ce genre d’événements aux plus jeunes que de les amener à des manifestations sportives. Les valeurs fortes telles que l’esprit d’équipe, le partage, la collaboration, l’entraide et l’écoute y sont véhiculées et clairement mises en pratique !!

Nous avons pu entendre des chants d’encouragement basques en attendant les derniers résultats !

 

Quel conseil donnerais-tu pour les jeunes qui participeront au concours l’année prochaine ?

Je donnerai un conseil surtout à ceux qui pensent ne pas savoir coder : oser c’est vouloir apprendre. Ensuite, pour moi le plus agréable est de se tromper car comme le disait Thomas A. Edison “I have not failed. I’ve just found 10,000 ways that won’t work.”

 

En complément :

  • La Pobot junior Cup, PJC
  • Un article de Nice Matin concernant la PJC « Les fous de robots et leur drôles de machines »
Dernière modification : juin 2017.
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