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Formation . Partage de bonnes pratiques . formation au numériqueTranche de formation toi-même ! (chapitre 8 : le traquenard de la calculatrice)
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Je préviens tout de suite les participants : "je vais vous conduire tout droit dans un piège ! On va parler de mesure et de comptage...". Compter et mesurer sont des activités pour lesquelles les sciences et technologies ont beaucoup évolué.
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Pour mesurer, on peut citer l´odomètre, comme celui de Léonard de Vinci. Le principe d´un odomètre est assez sympa à comprendre et expliquer (et puis, comme pour le chasseur primitif, ça change un peu de décor). Un odomètre ressemble plus ou moins à une brouette, sauf que la roue est équipée d´un taquet. A chaque tour de la roue, le taquet vient ouvrir un tiroir qui contient des billes. A chaque ouverture du tiroir, une bille tombe dans un réceptacle. A la fin du parcours, on compte le nombre de billes et, puisqu´on connaît la distance parcourue par un tour de roue, on peut mesurer la distance parcourue avec une simple addition.
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Pour ce qui est de compter, on peut citer la Pascaline, qui a marqué l´histoire. Il y a tellement de choses à dire sur cette machine, que je vous laisse choisir...
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Et ces machines ont fait beaucoup de progrès... Avec l’arithmomètre…
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… ou encore le comptomètre…
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on pourrait être tentés de dire que l´informatique est l´héritière de ces machines. Après tout, l´informatique ça sert à compter.
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oui, mais voilà... l´informatique ça ne sert PAS QUE à compter ! Pour comprendre les origines de l´informatique, il y a donc un embranchement qu´il faut retrouver.
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faisons donc machine arrière et considérons le cas d´une machine en particulier : le métier à tisser. Je ne m´en suis jamais servi, mais je parle souvent sous le contrôle d´un participant qui a déjà utilisé un métier. On fait passer des navettes entre les fils. Ce faisant, on trace des lignes horizontales avec un fil de couleur pour une navette. Imaginons maintenant qu´on veut dessiner un rond rouge sur fond bleu. Il faut alors faire passer un fil tout bleu. Sur la ligne suivante on va commencer à faire passer un fil bleu, un tout petit peu de fil rouge au milieu, puis de nouveau le fil bleu pour finir. Sur la ligne suivante, on va faire passer un peu moins de fil bleu, puis un peu plus de fil rouge, puis encore finir avec le fil bleu... ainsi de suite, on fait grandir la longueur de fil rouge et quand on arrive au diamètre du cercle, on fait l´inverse. Le fil rouge va diminuer d´une ligne à l´autre tandis que le fil bleu va reprendre l´espace autour du rouge. Au final, le cercle rouge sur fond bleu est tracé.
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En 1801, Napoléon demande à Joseph-Marie Jacquard d´améliorer le métier à tisser. L´histoire du métier à tisser est passionnante à de nombreux points de vue. En particulier, le fait que Vaucanson est déjà passé par là pour automatiser le passage des navettes, liant ainsi l´histoire du métier à tisser avec celle de l´ère industrielle.
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Ce que va faire Jacquard, c´est faire fonctionner, dans un seul et même métier à tisser, toutes les innovations précédentes et en particulier l´une d´entre elles : les cartes perforées (déjà introduites dans le métier à tisser par Basile Bouchon).
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Voilà une illustration du fonctionnement de ces cartes dans le métier à tisser. Chaque ligne sur la carte présente des trous. La carte va passer sous une "matrice de clous" qui va descendre sur la carte. En descendant, les "clous" qui sont dans leurs logements vont traverser la carte là où il y a un trou. Par contre, quand il n´y a pas de trou, les clous vont rester en haut. Pour chaque ligne de clous, dans la matrice, les clous vont dire aux navettes si elles doivent, ou non, passer entre les fils. Ainsi, on peut perforer la carte en fonction des passages qu´on veut imposer aux navettes, ligne après ligne. Cette matrice de clous est "reconfigurable" ! Un peu comme le caractère mobile de Gutenberg. Et on peut prévoir un très grand nombre de lignes à l´avance. Regardons la 6ème ligne de la carte qui est sur cette photo. Imaginons que cette ligne décide du passage de la navette de fil rouge alors que la première décide du passage du fil bleu. On voit que le fil rouge ne fera qu´un tout petit passage, n´affichant qu´un petit peu de rouge à cet endroit. Il suffit alors de perforer la carte suivante avec deux trous consécutif (donc un de plus) sur la ligne du rouge, la sixième ligne, pour que le cercle rouge continue de se dessiner sur la ligne suivante dans le tissu. Et ainsi de suite... carte après carte...
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Il faut beaucoup de cartes pour faire une œuvre. Par exemple une scène de chasse avec les chiens, les arbres, les chasseurs, le gibier, etc. Mais comme pour l´imprimerie : la même machine avec les mêmes cartes, refera exactement la même scène. La même machine, ailleurs dans le monde, avec les mêmes cartes, etc. D´une certaine manière on peut considérer qu´on pouvait "programmer" le métier à tisser pour qu´il exécute un certain schéma. Bien entendu, le métier à tisser, même si il est "programmable" ne peut faire que des tissus à motifs. Il ne peut pas faire d´autres opérations. Mais cette façon de lui donner des instructions va inspirer les travaux de ceux qui créeront les ordinateurs bien plus tard.