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  2021, 09 septembre . Méthodologie de la médiation . La question du mois .

Questions à Corinne Touati, ambassadrice Inria pour la Fête de la Science 2021

Corinne Touati, chargée de mission médiation scientifique - Ambassadrice Inria pour la Fête de la Science

 

3 Questions à Corinne Touati, chargée de mission médiation scientifique – Ambassadrice Inria pour la Fête de la Science.

 

 

Nous reproduisons (merci à eux) ici l’interview édité le 15/09/2021 dans le cadre de Science & You, à retrouver sur le site de cet événement international de culture scientifique et technique organisé à nouveau cette année par l’Université de Lorraine. Après trois éditions en 2015 (Nancy), 2017 (Montréal) et 2018 (Pékin), cette nouvelle édition aura lieu du 16 au 19 novembre 2021 au Centre des Congrès Robert Schuman de Metz.

Inria est l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique. La recherche de rang mondial, l’innovation technologique et le risque entrepreneurial constituent son ADN. Au sein de 200 équipes-projets, pour la plupart communes avec les grandes universités de recherche, plus de 3 900 chercheurs et ingénieurs y explorent des voies nouvelles, souvent dans l’interdisciplinarité et en collaboration avec des partenaires industriels pour répondre à des défis ambitieux. 

Nous avons rencontré Corinne Touati, chargée de recherche à Inria Grenoble – Rhône-Alpes. 

Que représente pour vous la médiation scientifique, et quels en sont les enjeux, en particulier à l’occasion de la manifestation Science & You ?

Pour moi la médiation scientifique est avant tout la rencontre d’un scientifique et d’un public, qu’il s’agisse de scolaires, d’étudiants, de geeks, de scientifiques d’autres disciplines ou de simples curieux. Il s’agit avant tout de démystifier des notions parfois complexes et d’ouvrir le dialogue, sans parti pris, sur le monde numérique de demain que nous envisageons. La manifestation Science & You est une opportunité unique de rencontrer les collègues d’autres établissements et même d’autres spécialités scientifiques et de partager avec eux nos « success story » respectives. Cette année, l’intelligence artificielle prend une place particulière dans le colloque, sujet d’intérêt au coeur des sciences du numérique mais également source de nombreux fantasmes dans la société, craintes et rêves nous tient particulièrement à coeur.

Notre époque connait une certaine défiance des citoyens envers la science. Comment cette tendance se ressent-elle vis-à-vis des sciences du numérique ? Pensez-vous qu’il faille renforcer la confiance des Français vis-à-vis du numérique ?

Je pense que concernant le numérique, deux types de défiances existent. La première concerne la confiance en la technologie elle-même, en particulier lorsqu’elle est amenée à remplacer des activités humaines dans des domaines critiques. Je pense notamment aux chirurgiens-robots ou aux véhicules autonomes. Dans ces domaines, mieux comprendre la science peut aider à appréhender les risques encourus, notamment en comparaison avec les erreurs et temps de réaction des humains. La deuxième se rapporte aux usages que peuvent faire du numérique des personnes malveillantes, que cela concerne les virus informatiques, les données personnelles que l’on laisse, etc. Dans ce cadre comprendre le numérique peut au contraire permettre de mieux se prémunir de ces attaques et d’avoir une attitude de vigilance plus que de défiance face à des menaces potentielles.

Pensez-vous que les progrès technologiques, notamment une meilleure digitalisation des foyers et le recul de l’illectronisme, invitent à repenser la médiation scientifique, tant dans son fond que dans sa forme ?

S’il est vrai que les foyers sont aujourd’hui fortement équipés sur le plan du numérique et que nombre de nos concitoyens, notamment les plus jeunes, sont très à l’aise dans l’utilisation des outils numériques, il n’en reste pas moins que les aspects fondamentaux du numérique sont bien souvent obscurs (on confond d’ailleurs souvent science et technologie), et les impacts sociaux toujours aussi fantasmés (et là, c’est plutôt science et science-fiction qui se mêlent). Les re-boots des vieux films de science fiction nous montrent que les questions soulevées sont intrinsèquement les mêmes qu’il y a 20 ans. Il s’agit donc aujourd’hui pour la médiation scientifique de continuer sa mission première tout en s’adaptant à l’évolution des pratiques des citoyens.

 

Pour retrouver les autres interviews et toutes les informations sur Science & You, un lien.

 

Dernière modification : juin 2022.
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