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Une minute avec … Christèle Etchegaray

Christèle Etchegaray est chargée de recherche au sein de l’équipe-projet Monc du centre Inria de l’université de Bordeaux. Ses travaux de recherche se concentrent sur la modélisation mathématique de phénomènes oncologiques. Rencontre avec cette jeune scientifique et explication de son parcours.

Bonjour Christèle. Est-ce que tu te souviens ce que tu voulais faire comme travail quand tu étais petite ?

« Je me souviens très bien qu’au collège je voulais être libraire, et ça m’a passé. Arrivée à la fin de mes années lycée, je ne savais toujours pas concrètement ce que je voulais faire. Ayant fait une spécialité en biologie, je pensais d’abord continuer dans cette voie, plutôt orientée vers la santé, mais je ne sais plus comment, je me suis rendu compte que si je prenais cette voie-là, je n’allais plus faire de mathématiques, et ça m’a embêtée : j’avais l’impression qu’en biologie, il fallait tout apprendre par cœur alors qu’en maths il fallait juste comprendre. Donc je suis partie en fac de maths. »

Quel a été ton parcours du coup ?

« J’ai donc fait une licence en maths théoriques puis un master en maths approfondies. A la fin de mon mémoire de master sur de la géométrie algébrique, je me suis rendue compte que ces thématiques ne me plaisaient plus. Et donc j’ai décidé d’arrêter, en me disant que si j’étais arrivée là, j’allais réussir à me réorienter. J’ai regardé d’autres masters dans d’autres thématiques et c’est à ce moment-là que je me suis rappelée que j’aimais la biologie, et que j’allais essayer de combiner les maths et la biologie. Je me suis donc réorientée en Master ‘Maths pour les Sciences du vivant’.  »

Après ton master, qu’est-ce que tu as fait ? 

« Pendant mon stage de master, j’ai travaillé sur le déplacement des cellules. J’ai continué ensuite sur cette thématique en thèse à Paris, et plus particulièrement sur la modélisation déterministe (sans aléas) et stochastique (avec aléas) du déplacement des cellules, en interaction avec des biologistes. »

Après ta thèse, qu’est-ce que tu as fait ? 

« Après ma thèse, j’ai réalisé un post-doc plutôt théorique à Toulouse pendant 1 an. C’était intéressant de changer de thématique, même si j’en ai déduit que je préférais travailler sur des aspects plus appliqués. Après, j’ai trouvé un nouveau post-doc au sein de l’équipe-projet Monc d’Inria sur de l’analyse d’images médicales pour la clinique. C’était également nouveau, mais cette fois-ci dans l’autre direction. Ces expériences m’ont servie à me confronter à différents types de recherche, pour affiner mon projet. Ensuite, j’ai passé le concours pour devenir chargée de recherche chez Inria que j’ai intégré en tant que titulaire en 2019. »

Concrètement, est-ce que tu pourrais nous expliquer sur quoi tu travailles chez Inria ?

« Concrètement je discute avec des biologistes ou des médecins et à partir d’une de leurs questions, j’essaye d’utiliser des objets ou des techniques mathématiques pour considérer leur problème avec un autre point de vue. Par exemple, des biologistes font circuler des cellules tumorales dans des imitations de vaisseaux sanguins. Ils se rendent compte qu’elles sont capables de sortir du flux sanguin en se collant aux parois ; c’est ce phénomène qui leur permet ensuite d’envahir d’autres organes. Avec mes collègues Annabelle et Giorgia, en tant que mathématiciennes, nous essayons de traduire le phénomène avec un modèle mathématique, et d’apporter ainsi des éléments de compréhension complémentaires aux expériences. »

Si tu pouvais revenir dans le passé, quel serait le conseil que tu donnerais à ta jeune toi ?

« Je lui dirais simplement de tenter pleins de choses ! »

Propos recueillis par Suzane Fleury, Chargée de médiation au Centre Inria de l’université de Bordeaux.

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