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  Informatics and Digital Creation

Exposition « Le Numérique en eaux troubles »

À l’occasion de la Fête de la Science 2024, le centre Inria de l’Université de Lille s’associe au Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq pour sensibiliser les citoyens aux impacts du développement du numérique sur les ressources en eau. Conçue avec le concours de scientifiques Inria et accessible aux scolaires dès le niveau collège, cette exposition a été pensée comme une bande dessinée géante où l’on voit trois personnages, Elsa, Sigrid et Dany, évoluer et se questionner sur nos usages numériques. « Le Numérique en eaux troubles » sera visible au Forum départemental des Sciences du 11 octobre au 10 novembre 2024 puis rejoindra son fonds de ressources itinérantes.

Véritable révolution technologique, le numérique a incontestablement des retombées positives pour comprendre notre planète, prévenir les catastrophes naturelles ou modéliser et analyser les impacts du changement climatique. Cependant, le développement des technologies numériques et leurs usages ont aussi des conséquences négatives sur l’environnement : le numérique représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre en France[1], et 3 à 4 % au niveau mondial.

Aujourd’hui, cette empreinte carbone provient en grande majorité de la fabrication de millions d’ordinateurs, tablettes, smartphones, téléviseurs, et autres objets connectés.

Autre problème : l’impact sur les ressources en eau est également considérable en termes de consommation et de pollution. Là aussi, la fabrication des équipements est la principale responsable. Mais la production d’électricité, nécessaire pour créer et utiliser ces appareils, consomme elle aussi beaucoup d’eau !

Dès lors et dans un contexte de transition énergétique et écologique, quels usages des technologies numériques sont compatibles avec les limites planétaires, et comment les prioriser/hiérarchiser ? Pour répondre à cette question, l’exposition « Numérique en eaux troubles » explore plusieurs thèmes importants :

  • L’utilisation et la pollution de l’eau induite par la fabrication des terminaux : de l’extraction des minerais et métaux rares à la production de composants électroniques, l’industrie de fabrication des ordinateurs et smartphones impacte considérablement les sites où elle est implantée, et entraine parfois des conflits d’usage avec d’autres secteurs d’activités comme l’agriculture.
  • Le gouffre écologique des datacenters : les datacenters utilisent de grandes quantités d’eau pour être refroidis, et cette utilisation peut induire des problèmes (aggravés par la hausse des températures) :  consommation d’eau potable dans les centres urbains, rejet d’eau grise…
  • Les décharges du numérique : des décharges à ciel ouvert voient le jour dans les pays en voie de développement, en Asie et en Afrique, et induisent une pollution des sols et de l’eau. D’où l’importance de garder nos appareils le plus longtemps possible !
  • Les solutions à l’œuvre pour réduire l’empreinte écologique du numérique : développer des datacenters moins énergivores, augmenter la durée de vie de nos terminaux… L’exposition proposera des solutions pour un usage des technologies numériques conciliable avec les ressources de notre planète.

Le numérique représente un catalyseur de solutions au service des enjeux environnementaux et pour la résolution des crises environnementales. Néanmoins, la majeure partie de nos usages numériques ne va pas dans ce sens. Chez Inria, les scientifiques cherchent à intégrer l’objectif de la transition énergétique et la recherche d’un numérique sobre, durable et responsable dans tous leurs projets. Le programme numérique et environnement d’Inria centralise un certain nombre d’initiatives et d’activités de recherche, sur les questions liées à l’environnement comme, par exemple, au travers de la simulation pour l’environnement, ou encore par sa présence en appui aux politiques publiques auprès de l’ADEME et de l’ARCEP pour déployer largement un usage plus sobre des technologies numérique. Le sujet de l’impact environnemental du numérique a, quant à lui, émergé ces dernières années en partie grâce à une prise de conscience des conséquences délétères que peut avoir le numérique sur l’environnement. L’un des principaux enjeux est d’intégrer systématiquement la notion de ressources limitées, imposant un développement du numérique durable et résilient, ainsi que d’informer, sensibiliser et former sur les enjeux environnementaux du numérique.

Comprendre et adresser les défis, notamment environnementaux, qui se présentent face à l’accélération de la transformation de la société par le numérique, sont parmi les enjeux qu’Inria aborde dans ses recherches mais aussi dans ses actions de dialogue entre science et société. L’exposition « Numérique en eaux troubles » est l’une des illustrations de la mission d’information et de sensibilisation à la culture scientifique que porte Inria pour la société, et permet d’éveiller les consciences sur les usages et les impacts du numérique.

L’exposition a été conçue en collaboration avec :

  • Adrien Luxey-Bitri, Maitre de conférences (Université de Lille), membre de l’équipe-projet Spirals (Inria) ;
  • Aurélien Tabard, Maître de conférences (Université Claude Bernard Lyon 1), en délégation jusque juin 2024 dans l’équipe-projet Loki (Inria) ;
  • Benjamin Ninassi, Adjoint au responsable du Programme « Environnement et Numérique », Direction Générale Déléguée à la Science (Inria).

L’exposition sera inaugurée le vendredi 11 octobre à 17h au Forum départemental des Sciences de Villeneuve d’Ascq.

Elle sera visible jusqu’au 10 novembre 2024, au Forum départemental des sciences de Villeneuve d’Ascq et rejoindra son fonds de ressources itinérantes pour être empruntée par les établissements scolaires de la région qui en feront la demande.

[1] D’après une étude de l’ADEME et de l’Arcep de 2023

 

Magda Guennadi, Chargée de communication et de médiation scientifique, Centre Inria de l’Université de Lille