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Bordeaux . Collège . Lycée . Enseignement supérieur . Interventions à la une . Parents . Métiers du numérique . Professeurs du secondaire . Ressources et supports scolaires . Article ou présentation . Vidéo . Bonne feuilleUne minute avec … Vincent Padois
Vincent Padois est directeur de recherche au sein de l’équipe-projet Auctus du centre Inria de l’université de Bordeaux. Il consacre ses travaux de recherche au développement d’algorithmes de contrôle pour des robots qui aident les humains au travail. Rencontre avec ce scientifique et explication de son parcours.
Bonjour Vincent. Est-ce que tu te souviens ce que tu voulais faire comme travail quand tu étais petit ?
« Quand j’étais petit, je voulais être cosmonaute, pour aller vivre sur la Lune. J’ai gardé cette idée longtemps en tête et j’ai fini par me renseigner sur les études à faire pour y parvenir. À l’époque, pour devenir spationaute, il fallait a priori être pilote de chasse. À l’âge de 16 ans, je me suis donc rapproché du bureau de l’Armée de l’air au Mans où on m’a proposé d’aller passer des tests médicaux et de capacité physique dans un hôpital militaire à Paris. C’était la première fois que je prenais le train et je le prenais seul : une aventure ! Ces deux jours furent très instructifs même si des problèmes diagnostiqués sur mes tympans mettaient fin au rêve. Malgré cela, je garde encore aujourd’hui un goût prononcé pour l’astronomie et l’exploration spatiale, à tel point que je suis inscrit en ce moment à des cours du soir dans le cadre du diplôme universitaire d’astronomie observationnelle de l’observatoire de la Côte d’Azur. »
À 16 ans, quand tu as appris que tu ne pourrais pas réaliser ton rêve, qu’est-ce que tu as fait ?
« Je crois que j’ai toujours aimé bricoler, mettre les mains dans le cambouis et comprendre comment les choses fonctionnent. Je me suis donc orienté au lycée vers une filière scientifique avec une option qui s’appelait alors « Technologie Industrielle ». Après mon baccalauréat, je me suis un peu laissé porter : j ‘ai postulé aux IUT, classes préparatoires mais on m’a aussi fortement encouragé à passer un concours pour des écoles d’ingénieurs. C’est ce que j’ai fait et j’ai intégré en septembre 1996 une école publique d’ingénieurs : l’ENI de Tarbes. »
Comment tu as découvert le monde de la recherche ?
« Au bout de 3 ans à Tarbes, je dois admettre que j’avais envie de voir un peu autre chose. J’ai donc décidé de partir à l’étranger, à Singapour en l’occurrence. Pour cela, il me fallait des financements, en plus de mon allocation de boursier. J’ai donc été frapper à des portes, comme celles des Régions notamment. J’ai fini par réussir à réunir le budget nécessaire grâce à l’association Joël Le Theule qui m’a accordé une bourse d’environ 25 000 francs. Et c’est donc à Singapour que j’ai découvert le monde de la recherche, pendant un stage dans un laboratoire de robotique, encadré par un doctorant dont l‘enthousiasme m’a longtemps inspiré. C’est à ce moment précis que je me suis rendu compte que je voulais faire de la recherche et de la robotique pour le reste de ma vie. »
Une fois rentré en France, qu’est-ce que tu as fait ?
« Une fois rentré en France, il fallait mettre toutes les chances de mon côté afin de pouvoir commencer une thèse. Je me suis donc inscrit en DEA en parallèle de ma dernière année d’école d’ingénieurs. Il fallait terminer dans les premiers pour pouvoir obtenir une bourse de thèse et je crois que cette dernière année d’études est celle où j’ai le plus travaillé de toute ma scolarité ! Ça a payé et j’ai commencé ma thèse en robotique en 2001. »
Après ta thèse, qu’est-ce que tu as fait ?
« Après ma thèse, je suis parti en postdoc à l’université de Stanford en Californie. Mon objectif en partant là-bas était de pouvoir travailler avec l’une de mes « idoles » scientifiques. Après deux années très riches tant d’un point de vue professionnel que personnel, j’ai choisi de revenir en France et j’ai obtenu un poste de Maître de conférences à l’université Paris 6. Après une dizaine d’années, j’ai eu envie de me recentrer sur mes travaux de recherche, et je suis arrivé chez Inria en 2018 en tant que chercheur au sein de l’équipe-projet Auctus. »
Concrètement, qu’est-ce que tu fais dans tes travaux de recherche ?
« Concrètement, je développe des algorithmes de contrôle pour des robots pour qu’au quotidien, la vie des humains au travail soit moins pénible. »
Si tu pouvais revenir dans le passé, quel serait le conseil que tu donnerais à ton jeune toi ?
« Je pense que je commencerai par lui faire une blague pour le détendre et ensuite je lui conseillerai de prendre le temps d’être curieux, de faire les choses avec passion, sans peur de se tromper ou du regard des autres. »
Propos recueillis par Suzane Fleury, Chargée de médiation au Centre Inria de l’université de Bordeaux.
Retrouvez les vidéos précédentes :
- Une minute avec Sabrina Duthil, Assistante d’équipes de recherche
- Une minute avec Ludovic Courtès, Ingénieur de recherche au sein du service expérimentation et développement
- Une minute avec Clément Foyer, Post-doctorant au sein de l’équipe-projet Tadaam
- Une minute avec Emmanuelle Saillard, Chargée de recherche au de l’équipe-projet Storm